




Là où naît le ciel
Là-bas, un pic. Là-haut, une coulée verticale. Ni feu, ni fumée. Juste un jaillissement lent d’arc et de ciel. J’ai cru d’abord à une illusion — un reste de rêve, ou un filtre trop optimiste sur mes yeux fatigués. Mais non. C’était là. C’était réel. La montagne, droite, indifférente, lançait une pensée vers le haut. Une pensée en couleur. Je me suis dit : c’est peut-être ça, croire. Ne rien attendre, et voir apparaître. Une lumière verticale, sans explication. Un frisson d’altitude sans vent. J’ai murmuré “merci” sans raison. Ou peut-être que si. Dans mon carnet, à la ligne du jour : “quand la montagne respire en couleurs, il faut l’écouter.” Puis j’ai regardé encore un peu. Jusqu’à ce que le ciel, doucement, referme le couvercle pastel de l’instant.
Informations sur ce tirage
Dépêchez-vous 20 éléments en stock!




Costume d’eau vive
Aujourd’hui, elle a décidé d’être une fée. Ou une sirène. Ou peut-être un souffle de rivière déguisé en enfant. Sa robe vole comme un nuage, ses pieds dansent entre les pierres, et son rire accroche les branches. Elle n’a besoin de rien d’autre que le courant, les éclats de lumière, et cette conviction tranquille que le monde est un terrain de jeu. Même l’eau semble jouer le rôle qu’on lui a donné, formant autour d’elle une traîne liquide, une cape mouvante. C’est un déguisement éphémère, un de ceux qu’on oublie jamais. Dans mon carnet, ce jour-là, j’ai écrit : “elle n’était pas déguisée en fée, elle l’était vraiment — l’eau me l’a confirmé.”
Informations sur ce tirage
Dépêchez-vous 20 éléments en stock!




La mer dessine en douce
Sur le sable, ce matin-là, la mer avait laissé une œuvre. Pas un coquillage, pas une trace de pas — mais ces filaments sombres, comme des pensées échappées d’un rêve. On aurait dit de l’encre vivante, ou les cheveux d’un vent qui se serait couché là pour écrire en silence. Le ciel, quant à lui, jouait à imiter la mer, et le tout ressemblait à un tableau sans cadre, un murmure visuel. Rien n’était tout à fait clair, mais tout vibrait de présence. J’ai souri. Parfois, les vagues font semblant de partir, mais laissent une histoire derrière elles.
Informations sur ce tirage
Dépêchez-vous 20 éléments en stock!




Les soleils qu’il cueille
Un enfant, un chemin, un éclat. Il penche la tête, il cherche peut-être un caillou, ou rien du tout. Juste un détail qu’on oublie quand on est trop grand. La lumière joue autour de lui comme un secret bien gardé. Tout est paisible, mais vibrant. On entend presque les insectes, le froissement de l’air, le souffle d’une main invisible qui veille. Ce n’est pas une scène, c’est un état. Un moment suspendu où le monde accepte d’être beau sans rien prouver. Il est là, simplement, et c’est immense.
Informations sur ce tirage
Dépêchez-vous 20 éléments en stock!




Quand la ville apparait
On aurait dit que la ville s’était endormie avec les yeux ouverts. Les tours gardaient leur posture rigide, mais l’eau leur renvoyait un reflet plus doux, presque flou, comme un miroir qui connaît les secrets. Un halo chaud filtrait depuis une fenêtre ou un lampadaire — difficile à dire — mais sa chaleur coulait lentement dans l’image comme du miel. Ce n’était pas un lever de soleil, ni un coucher. C’était autre chose : un entre-deux qui rend les choses possibles. On sentait qu’un jour allait commencer, et qu’il serait peut-être beau. Il y avait cette idée réconfortante que, même dans les angles et les grilles, la lumière trouvait sa place. Et moi, j’ai souri. Parce que la ville, parfois, sait elle aussi être douce.
Informations sur ce tirage
Dépêchez-vous 20 éléments en stock!




L’enfant et la lumière pliée
Elle marchait tête baissée, les poches pleines de feuilles, ou de pensées. Tout autour, la forêt chuchotait dans un flou tendre, comme pour ne pas l’interrompre. Une étrange ligne blanche fendait l’image — une cicatrice sur la pellicule ou un fil du ciel qu’on aurait oublié de tendre. Sa présence était douce, presque irréelle, comme un souvenir qu’on aurait oublié de classer. Elle semblait porter tout l’automne sur ses épaules, sans en faire un drame. Les enfants ont cette gravité qu’on prend pour de la mélancolie mais qui n’est qu’attention. Un soleil pâle filtrait entre les troncs, dessinant des halos discrets, comme des pensées qu’on n’entendrait qu’à moitié.
Informations sur ce tirage
Dépêchez-vous 20 éléments en stock!





Le calme en surface
Un peu avant que le soleil ne disparaisse, le lac a retenu son souffle. Plus un frisson, plus une ride, juste cette lumière douce qui glisse à la verticale, coupant l’eau en deux moitiés silencieuses. Au centre, un amas de branches ou de racines, échoué là comme un vestige d’autrefois, résiste encore un peu à l’effacement. L’air est tiède, les ombres longues. Ce n’est pas un décor, c’est une émotion vaste, posée sur l’eau. La ligne d’horizon, basse, tient le monde dans un équilibre discret. Tout ce qui importe est déjà là, dans cette lenteur qui n’en finit plus.
Informations sur ce tirage
Dépêchez-vous 20 éléments en stock!





Les minutes liquides
Elle s’était levée sans vraiment quitter le lit, comme on se lève d’un rêve plus vaste que soi. La lumière entrait à pas feutrés par la porte entrouverte, découpant l’air en éclats dorés, flottants, presque tièdes. On ne distinguait pas son visage, seulement cette silhouette fondue, comme peinte à l’aquarelle dans l’épaisseur du matin. C’était une scène d’avant les mots, quand le corps n’a pas encore retrouvé son poids, ni l’âme ses contours. Les draps encore froissés racontaient la nuit mieux qu’elle n’aurait su le faire. Je n’ai pas osé bouger. Il y avait dans cette hésitation suspendue quelque chose d’universel : l’instant où l’on revient à soi sans savoir exactement de quelle absence on revient. Comme si chaque matin devait tout recommencer.
Informations sur ce tirage
Dépêchez-vous 20 éléments en stock!





Elle traverse la lumière
Il y a parfois des corps qui n'appartiennent qu'à l'instant. Elle passait vite, presque trop, comme si l’élan était plus fort que le sol sous ses pieds. Le tissu collait à sa peau, la lumière à ses gestes, et le reste du monde se diluait autour d’elle, flouté par sa propre vitesse. On ne savait plus si elle fuyait ou dansait, si c’était le matin ou une fin d’après-midi d’été où tout devient un peu irréel. Il y avait une intensité presque cosmique dans cette façon qu’elle avait de fendre le cadre : une silhouette projetée, une robe comme une seconde peau, et cette lueur autour de la tête, ronde, pleine, solaire. Ce n’était pas un chapeau. C’était un halo. Et dans ce halo, elle portait l’éclat muet des choses qu’on ne peut ni expliquer ni oublier. Le flou, ici, ne cache rien : il dévoile. Une force douce, une énergie fragile, un feu qui ne brûle pas mais éclaire de l’intérieur. J’ai appuyé sur le déclencheur avec la peur étrange qu’elle disparaisse. Elle est restée.
Informations sur ce tirage
Dépêchez-vous 20 éléments en stock!